Élodie Wysocki

L’exposition « Les épidémies dans l’Antiquité » est enrichie d’une vue de l’artiste plasticienne Élodie Wysocki, diplômée de l’école des Beaux-arts de Nîmes et de l’Université de Lille. Installée à Lille, elle est très impliquée dans les activités du laboratoire de prospective « Vivre et mourir, s’affaiblir et guérir, le corps dans tous ses états : vulnérabilité, soins et souci de soi » de l’unité de recherche Halma de l’Université de Lille. Elle a à cœur de faire le lien entre la recherche universitaire, l’art et le grand public. S’imprégnant de la thématique des épidémies antiques au travers des écrits des chercheurs associés au projet et de diverses lectures, Élodie a créé une œuvre en céramique représentant un temple romain dédié au dieu de la médecine. Sa réalisation est largement inspirée d’un texte d’Hérodien, historien romain du 1^er siècle de notre ère :

« À cette époque, une peste violente se répandit dans toute l’Italie et exerça surtout de grands ravages dans la capitale, dont la population était encore augmentée par la foule des étrangers de tous pays. Ce fléau coûta la vie à un grand nombre d’hommes et d’animaux. Commode, d’après le conseil de ses médecins, se retira à Laurente, lieu renommé par sa fraîcheur et couvert d’épaisses forêts de lauriers, dont il a tiré son nom. Les médecins lui vantaient la salubrité de cet endroit, préservé, disaient-ils, de la contagion de l’air par l’odeur des lauriers et l’agréable ombrage de ses bois. Aussi, dans la ville même, la plupart des habitants, sur leur avis, s’introduisaient dans le nez et dans les oreilles les parfums les plus suaves, et faisaient un usage continuel d’essences et d’aromates. On prétendait que ces odeurs occupant les passages des sens, en fermaient l’accès aux exhalaisons contagieuses, ou en détruisaient par leur force la pernicieuse influence. Le mal néanmoins ne cessait de croître de jour en jour et de frapper une multitude innombrable de victimes ».

Extrait de l’Histoire des empereurs romains d’Hérodien, chapitre I, paragraphe 36.

Traduction de J.-L. Poirier, L’Antiquité en détresse, catastrophe et épidémies dans le monde gréco-romain, Les Belles Lettres, Paris, 2021, p. 192

Pour en savoir plus sur l’artiste : http://elodiewysocki.fr/